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Le 25 juillet 1945, l’officier S.S. Kurt Gerstein était trouvé pendu dans sa cellule de la prison du Cherche-Midi, à Paris. Se voulant « espion de Dieu dans la S.S. », il avait tenté, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Allemagne, d’alerter l’opinion sur les crimes nazis. Pris dans l’engrenage de la mission qu’il s’était fixée, il avait reçu de sa hiérarchie l’ordre de fournir en grande quantité le produit destiné aux exécutions massives dans les camps de la mort. Au-delà de la véritable passion qu’il a vécue, et que chacun est libre de juger à sa guise, son incroyable épopée témoigne qu’à toutes les époques, il est des situations dont, quoi qu’on fasse, on ne peut pas sortir innocent ; Primo Levi l’a démontré avec force et courage. Elle témoigne également qu’à toutes les époques, parmi toutes les morales qui ont cours, qui s’entremêlent, se confortent ou se contredisent, celles sur lesquelles s’appuie la classe dominante pèsent toujours sur le monde comme une armée de rouleaux compresseurs.